mardi 26 février 2013

Les Gorges de l'Orbe et ses vipères


Vipères et Vipérus




Les gorges de l’Orbe possèdent une faune fort intéressante.
Celle qui nage dans la rivière et qui intéresse les pêcheurs autant que les hérons.
Mais n’étant pas un grand spécialiste des truites je n’en parlerai guère.
Il y a aussi quelques chevreuils et chamois, castors, blaireaux et renards.


Mais cet article présentera quelques incidents rapportés dans la presse locale et concernant les vipères qui affectionnent les roches de l’endroit.



Ce sera aussi l’occasion d’évoquer aussi la mémoire de William Gerbex, appelé Vipérus et grand chasseur de reptiles dans notre région.









Selon Fal du 17 mars 1903

Orbe. — Vipère-aspic. — M. G. Gaillard veut bien nous écrire d'Orbe les lignes suivantes :
 « Un élève de notre Ecole industrielle communale vient de me remettre un bon spécimen de la vipère-aspic — la seule que nous ayons dans notre pied du Jura — recueillie dans les gorges de l'Orbe. Ce serpent mesure 55 centimètres de longueur. » Celte espèce n'est pas rare dans notre région ; ce qui est plus rare c'est de l'y rencontrer au mois de mars, se chauffant librement au soleil, comme c'était, parait-il, le cas ».

Gazette de Lausanne du 1er octobre 1928 :

« AGIEZ. - Encore des vipères
Deux promeneurs excursionnaient jeudi après midi dans la forêt située au-dessus du village.
Ils suivaient un chemin qui aboutit à la clairière aménagée comme place de fête, lorsque une vipère passa devant eux. Dérangée sans doute dans sa course, elle devint subitement menaçante, dressant sa tête et montrant un dard redoutable. L’un des excursionnistes, zélé collectionneur et d’un sang-froid parfait eut tôt fait de se saisir d’une baguette de coudrier au moyen de laquelle il réussit à s’emparer du dangereux reptile.
Cette vipère de l’espèce gris jaunâtre, assez fréquente dans le Jura aux endroits pierreux, mesurait 30 cm. »


Un an plus tard, le Journal d’Orbe rapporte un fait assez semblable.







Un peu de théorie sur ces charmants reptiles tirée du Journal d’Orbe de 1942 :



Selon Fal du 2 juillet 1942
Montcherand - Attention aux vipères  
— La région des gorges de l'Orbe, avec ses roches surchauffées par le soleil, est un lieu de prédilection pour les vipères. Les nombreux promeneurs oui aiment ces endroits déserts et romantiques, comme aussi les baigneurs qui vont se plonger dans les « marmites » de la rivière, ont pu voir ces derniers jours un nombre inusité de vipères a qui l'ambiance surchauffée avait donné une vitalité peu commune. L'un de ces excursionnistes, qui se promenait sans se soucier de ces reptiles, faillit marcher sur l'un d'eux, lové sur le sentier. Déjà, il dressait en sifflant sa tête menaçante, quand, avec on beau sang-froid, le promeneur réussit d’un coup adroitement donné, à le tuer séance tenante.
Il s'agissait d'une vipère femelle qui allait donner naissance à sept vipereaux.

Et Fal du 12 juillet 1949
MONTCHERAND Attention aux vipères. —
 Un promeneur qui se rendait sur le chemin de la Tufière, en bordure des gorges de l'Orbe, a trouvé sur son passage une vipère qu'il eut tout juste le temps d'éviter. Se saisissant alors baguette, il réussit à tuer le redoutable reptile. On ne saurait assez recommander la prudence aux promeneurs qui se rendent dans ces parages, car la virulence du venin de vipère est d'autant plus grande par ces chaleurs caniculaires.


Selon Fal du 23.06.1952.
Mordue par une vipère (Inf. part.).
Mlle Lotti Hadorn, 20 ans, domiciliée à Orbe chez M. Georges Bloch, se promenait dimanche après-midi dans les gorges de l'Orbe, lorsqu'elle fut mordue à un orteil par une vipère. En grand émoi, elle fut ramenée à Orbe et admise à l'hôpital île celte ville, où on lui fit une injection île sérum. Ce matin, ou ne pouvait encore se prononcer sur son état.




Les exploits de Vipérus

Impossible d’évoquer les vipères de cette région sans rappeler la mémoire de William Gerbex, alias « Vipérus », un personnage haut en couleur, grand chasseur de vipères et qui se promenait dans les cafés de la région avec ces charmants reptiles vivants et conservés dans une bouteille.

Un journaliste l'avait interrogé en 1936.

Selon Fal du 26 juin 1935

  Les passions dangereuses...

La chasse aux vipères Nous avons eu l'occasion, hier, de faire connaissance avec M. William Gerbex, d'Orbe. Mais peut-être ne connaissez-vous pas M. William Gerbex ?

 C'est un chasseur de vipères.

 Il est arrivé avec un sac de montagne sur le dos. Dans ce sac, il y avait une bouteille. Et dans cette bouteille, il y avait une vipère vivante...

 — Je l'ai prise, nous expliqua-t-il, dans les gorges de l'Orbe. Des dents sont à quadruple crochets. C'est un spécimen très rare. C’est alors que M. Gerbex déboucha la bouteille...

— C'est la cent trente-cinquième que je prends cette année...

Le reptile, devinant l'issue, lentement, se déroula. Puis sa tête triangulaire sortit de la bouteille. Un glissement, souple, et la vipère se trouvait sur la table.
— Voulez-vous voir ses dents à venin '?
Et M. Gerbex, saisissant le reptile derrière la nuque, l'éleva à la hauteur de son visage et lui ouvrit la bouche avec une allumette, cependant que l'animal fouettait l'air, désespérément, de sa queue.
— Vous n'en avez pas peur ?
Hasarda quelqu'un.
— Moi ?
Notre chasseur prit alors la vipère, la jeta dans sa casquette et posa celle-ci sur sa tête. C'est certainement une impression que peu de gens ont connue de sentir, dans son chapeau, un reptile qui se glisse entre les cheveux...
— J'ai déjà été mordu une douzaine de fois, remarqua M. Gerbex. Tenez, il y a quelque temps, je vis une vipère dans les pierres. Je m'agenouillai devant elle et lui présentai le goulot de ma bouteille, m'efforçant de faire entrer l'animal dans l'orifice. Soudain, la vipère se mit à siffler ! Il y en a une autre qui n'est pas très loin, me dis-je. Je me retournai, mais ne vis rien. Tout-à- coup, je sentis une douleur aiguë à la cuisse, c'était le mâle qui venait de me mordre !
— Et que faites-vous, lorsque vous venez d'être mordu par une vipère ?
— Je prends mon couteau et... tac ! Je me fais saigner à l'endroit de la morsure. Parfois, j'ai brûlé la place avec ma cigarette. Mais, lorsque c'est à la main, je replie fortement le bras en arrière, afin de couper la circulation. Et je vais à la recherche d'un docteur. Il est vrai que maintenant je suis un peu...
 — Immunisé ? —
Parfaitement. Une morsure, soignée à ma façon, ne me donne guère que des maux de tête tout au plus pendant trois ou quatre jours.
— Comment faites-vous donc pour découvrir les vipères ?
— Elles se tiennent en général à l'abri de la bise, à l'abri du nord ; l’été, lorsque le soleil tape dur, elles vont volontiers se cacher au bord des ruisseaux...
— Et vous les prenez grâce à cette bouteille ?
— Oui. Lorsque je vois une vipère dans les rocailles ou sous un buisson, je glisse mon bâton sous elle et la projette d’un coup un peu plus loin, ou il y a un peu de terre nue. Ensuite, je la fatigue avec mon bâton. Puis j'approche de sa tête le goulot de la bouteille. Le reptile hésite ; enfin, il y met le nez... Je lui pèse alors avec un doigt sur le bout de la queue. Agacée, la vipère cherche à fuir puisqu'elle ne peut se retourner. Et elle entre dans la bouteille ! II n'y a plus qu'à mettre le bouchon... Il y a une canule dans le bouchon, par laquelle l'air entre dans la prison de verre.
— Elles peuvent vivre là-dedans plusieurs mois et sans manger, affirme M. Gerbex. Il suffit de temps en temps de les sortir et de les laver... Et M. Gerbex nous parla de ses grandes chasses :
 — On m'a demandé d'aller à Maloja...
Là-bas, j'en ai pris vingt-neuf en trois jours ! Dans les gorges de l'Orbe, j'en ai eu pris quinze d'un seul dimanche. Voulez-vous voir peut-être le certificat que m'a délivré la préfecture d'Avignon, en France ? En une saison, j'ai attrapé 4600 vipères... Que voulez- vous, j'ai ça dans le sang. La chasse à ces reptiles serait interdite que je la ferais tout de même... Et M. Gerbex, remettant dans son sac de montagne la bouteille, dans laquelle se lovait sa dernière prise, s'en alla vers de nouvelles chasses... M. B.





Voici tiré du site http://www.herpeto.ch/, un peu plus de détails sur M. W. Gerbex

Une vipère, une!"

Deux "coquins" de l'herpétologie romande firent largement parler d'eux à l'époque. C'était dans les années 1950 à 1960. MM. Augustin et Gerbex (le premier fut membre fondateur du GHL) étaient des chasseurs de vipères notoires. Ils sévissaient en particulier dans la région de Saint-Loup, zone réputée pour l'abondance de ses vipères, où; ils connaissaient tous les cailloux. Après une journée de chasse, pendant laquelle ils mettaient leurs captures dans des bouteilles (opération délicate, et méthode révolue), ils s'en allaient au "Philosophe", célèbre bistrot de la place Pépinet à Lausanne où, avec forces sensations, ils exhibaient leurs prises. Après quoi ils vendaient leurs vipères au patron, le Grand Roger, par ailleurs excellent accordéoniste qui faisait le bonheur des clients. Il en faisait sa fameuse et célèbre "vipère", un tord-boyaux violent, mélange de lie et de marc, dans lequel il mettait à macérer une magnifique vipère. Vidée de ses viscères et dûment recousue, elle était du plus bel effet! Pour la petite histoire tout de même, il faut préciser que l'opération était longue, car il fallait pendant des mois renouveler le liquide jusqu'à ce que l'animal ne ";dégage" plus rien et que la boisson devienne comestible ou, tout au moins buvable.
Une sensation de l'époque que tout vrai lausannois qui se respectait devait tenter au moins une fois... à votre santé!!!
Serge Monbaron


Gazette de Lausanne du 31 juillet 1937 :
« Montcherand.
Le fameux Gerbex a été mordu.
M. William Gerbex, l’audacieux chasseur de vipères, qui a capturé des centaines de ces redoutables reptiles, s’adonnait jeudi matin vers 11 h à sa recherche de prédilection aux approches des Gorges de l’Orbe, au-dessus du village de Montcherand.
Il réussit à capturer une vipère en la tenant de la main par l’extrémité, car M. Gerbex qui prend les vipères vivantes au moyen d’une bouteille, avait l’intention de la jeter dans un endroit dénudé pour lui présenter ensuite sa fameuse bouteille dans laquelle elle pénètre quelquefois, non sans difficultés. Mais le reptile fut plus agile et mordit cruellement à la main de M. Gerbex qui se saisit alors de son couteau et se fit une incision. Puis, comme si rien ne s’était passé notre chasseur reprit son dangereux métier et ne quitta la place que lorsque la vipère fut prise selon son procédé classique.
Tout de même pour prévenir un empoisonnement, M. Gerbex se rendit auprès de M. le Docteur Bezençon qui a procédé à l’inoculation d’un sérum antivenimeux ».

Notons aussi que l’année suivante, en novembre 1938, donnant une conférence à une société de pêcheurs à la Brasserie Viennoise M. Gerbex fut aussi mordu par une vipère amenée là pour la conférence.

Mais ayant perdu connaissance, et vu la gravité du cas, il dût cette fois là être transporté à l’hôpital Nestlé






Finalement ce sera un accident de vélomoteur qui sera fatal à William Gerbex qui décède le 29 juin 1960

La Feuille d'avis de Lausanne lui consacre deux articles :

Décès d'un célèbre chasseur de vipères (Cp) —
Le célèbre chasseur de vipères, M. William Gerbex, vient de décéder à l'âge de 64 ans, à la suite d'un accident de vélomoteur qui s'était produit en fin de semaine. Il était très connu dans le canton où il avait donné de nombreuses conférences sur la chasse à la vipère et ses dangers.
I1 avait été 'appelé plusieurs fois à l'étranger pour les capturer.

Fal du 6.7.1960
 Le curieux métier de W. Gerbex (Ip) — M. William Gerbex, dont nous avons brièvement signalé le décès, hier, était un original, un indépendant, un ami de la nature. Il s'était consacré à la chasse aux vipères qu'il forçait à entrer dans une bouteille qui ne quittait pas son sac de montagne. Il arrivait à en capturer une quinzaine en une journée, dans les gorges de l'Orbe. On le fit venir à la Maloja pour nettoyer la montagne de ces hôtes dangereux ; il fut appelé aussi à Avignon, dont la préfecture lui décerna un certificat. Ce métier n'est pas sans risques, et Gerbex fut mordu à plusieurs reprises ; alors il entaillait la plaie et la faisait saigner, ou il brûlait la plaie avec sa cigarette ; il lui arrivait d'aller consulter un médecin et s'en tirait, disait-il, avec quelques jours de maux de tête. Mais un jour, à la mi-novembre 1924, alors qu'il faisait une conférence à la Brasserie Viennoise à Lausanne, Gerbex fut mordu à l'index par un de ses serpents, irrité par la chaleur du local ; il fut transporté sans connaissance à l'hôpital Nestlé, son cœur, mis à rude épreuve par les nombreuses piqûres, ayant accusé une faiblesse subite. On l'en tira, mais ce ne fut pas sans peine. La même mésaventure lui arriva dans un établissement public de Carouge (Genève), en 1937.
M. Gerbex, qui avait le cœur malade, avait fait deux séjours à la maison de repos Cottier-Boys, à Orny ; c'est pendant son second séjour qu'il fut atteint, à fin juin, sur la route, par un vélomoteur.


La nostalgie des élevages de vipères selon Huguette Chausson
Un peu plus loin que les Gorges de l'Orbe, juste sous ses Rapilles, le village de Baulmes aurait eu jadis un curieux élevage


Dans la Fal du 8.01.1946, Huguette Chausson rappelle la chose dans l'article suivant :

Baulmes, ses ruines et ses vipères
 En visitant la région tic Baulmes, on marche de surprise en surprise : station préhistorique, débris de l'époque burgonde, prieuré  de Ste-Marie, Il y a eu des Sires de Baulmes. On a fortifié le passage de Baulmes contre les écorcheurs, pilleurs d'outre-Jura. Il a existé un château de Baulmes, lequel était plutôt « fort » que castel. Il y a même eu une sorcière, une » vaudaise ». Elle se nommait Marguerite Perusset. 
(Note . brûlée vive le 29 septembre 1553 à Yverdon)
Décidément, rien n'y manque ! Les constructions du monastère ont totalement disparu. Il parait pourtant que le patron du village : St-André, habitait un ermitage sur un haut rocher eu surplomb. C'est pourquoi, probablement, l'esplanade dominée par cette roche porte le nom bizarre de. « Mistredame ». Immédiatement au-dessus du village, dans les rochers, on trouve encore des degrés taillés dans le roc. Ils conduisaient sans doute à un lieu de dévotion : ermitage ou monastère. C'est là, dans ce terrain aride, et bien exposé au soleil, que mûrissait autrefois la vipérerie. Le nom a d'ailleurs subsisté. Vers 1750, elle, marchait fort bien, la vipérerie de Baulmes. Les pharmacies y faisaient leurs provisions de reptiles. Et il s'en consommait '. Il fallait les attraper vivantes. Dans les hôpitaux, il y en avait toujours quelques-unes qui grouillaient dans une caisse ou un bocal, en attendant qu'on les utilise. On ne dit pas qui en prenait soin ! 
Fort utile, la vipère. Votre enfant a-t-il des convulsions ? Vite, appliquez-lui sur l'estomac une tête de. vipère. Le fiel, à raison de deux gouttes est un produit sudorifique.
  Le venin combat le choléra, la fièvre jaune, la rage et la lèpre. La peau de la vipère convenablement séchée et pillée, entre dans la composition d'une pommade antirhumatismale. La chair, bouillie soigneusement, produira du bouillon de vipère, de la gelée, du sirop, du vin et de l'huile. Enfin, et c'est là le meilleur, le cœur et le foie de la vipère desséchés et broyés, sont l'un des principaux ingrédients de la précieuse « thériaque » et de l'emplâtre de Vigo. 
La thériaque, ça s'utilise les yeux fermés, messieurs-dames, et en toute circonstance. Elle se compose, de cinquante-sept substances ; car outre l'opium et l'extrait de vipère, il y a aussi les correctifs et les adjuvants. Le remède est aussi bien interne qu'externe. Souverain contre le mal de mer. Infaillible contre les « douleurs » et les refroidissements. Radical en cas de « maux d'entrailles ». Impossible do no pas supporter le produit, puisqu'à chaque substance est joint le correctif qui le neutralise ! Et dire qu'aujourd'hui la vipèrerie de Baulmes est abandonnée. On ne, cultive plus ces précieux animaux. On leur préfère les cobras et autres bêtes étrangères. C'est à a y rien comprendre l Remettons donc les vipères à l'honneur. Réclamons de la « thériaque » dans nos pharmacies. 
Que celui qui possède un bon terrain sec et bien exposé au soleil y attire ces gracieux reptiles. Il y trouvera son compte, une bonne source de revenus. Et puis... des vipères, ça ne se déclare pas !
                                                                                        Huguette Chausson.

Eugène Mottaz dans son Dictionnaire historique du canton de Vaud (1914) signale cette vipèrerie située sur la partie inférieure du bois de Forel, sèche, chaude et rocailleuse.
Dans la Revue historique vaudoise de 1923, il en fait une excellente description depuis sa création en 1713 par le sieur César Gout.
Pour en savoir plus cliquez sur :

La vipérerie de Baulmes

Et en 2014 Vipérus fait des émules vers Macolin

Cliquez :
http://www.20min.ch/ro/news/romandie/story/Il-fait-le-mariole-avec-une-vipere-et-termine-a-l-hosto-16614110

Il fait le mariole avec une vipère et termine à l’hosto

Un élève a été hospitalisé pendant une semaine après avoir joué avec un serpent venimeux.

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La vipère aspic (photo) qui a mordu le jeune Bernois est aussi appelée vipère du Jura.
Une faute?
Une promenade scolaire au pied du Jura, la semaine passée près de Bienne, a mal fini pour un élève de 9e année. En se baladant, il a découvert une vipère aspic. Au lieu de s’en éloigner, il l’a prise dans ses mains pour jouer avec. «Ça s’est passé près de la gare de Macolin. Comme il avait déjà de l’expérience avec des reptiles, il n’a pas fait de mouvements brusques et a laissé la vipère serpenter entre ses doigts», explique le prof de gym de l’élève, Pascal Georg.

Selon lui, l’animal a pris peur et l’a mordu lorsque le jeune a voulu donner la vipère à un camarade de classe. L’ado, dont la main a immé­diatement enflé, a été emmené en urgence à l’hôpital, où il est resté une semaine. «Pendant deux jours, il n’avait plus de voix, raconte Pascal Georg. Il a pu revenir à l’école, mais son bras est toujours immobilisé avec une attelle.»
Selon Christine Rauber-Lüthy, médecin-cheffe du centre d’information toxicologique de Zurich, un serpent est souvent venimeux s’il a des pupilles en fente verticale. Elle rassure néanmoins: aucun mort n’a été recensé en Suisse après une morsure de serpent ces quarante dernières années.

Suisse

18 août 2015 23:15; Act: 18.08.2015 23:18Print

Gare aux vipères en cueillant des champignons

Les températures élevées de cet été ont favorisé la prolifération des serpents venimeux. Randonneurs et cueilleurs ont intérêt à faire gaffe.

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Cette année, la chance de tomber sur une vipère est particulièrement grande. (photo: DR)
Une faute?
Du jamais vu cet été dans une cabane du club alpin dans le Toggenbourg saint-gallois. A 2000 mètres d’altitude, une vipère se prélassait au soleil sur la terrasse du refuge, alors que des randonneurs étaient présents. Le gardien, Hans Egli, n’a pas souvenir d’avoir vu un tel serpent, de 80 centimètres de long, si haut dans la montagne. Outre les vipères, des couleuvres ont été observées dans le coin cet été.
Chien mordu
Dans la région, un chien a été mordu par un serpent venimeux. «J’étais en train de faire les foins tandis que mon chien, Bobby, gambadait dans les herbes. Soudain, il s’est effondré» Confie Yvonne Hostetter, agricultrice. Son Border collie de 10 ans venait de se faire mordre par un serpent. Il titubait comme s’il avait bu et sa patte a enflé. «Je l’ai conduit immédiatement chez le vétérinaire. Mon chien n’arrivait plus à boire. Il souffrait le martyre et je n’arrivais presque plus à le toucher tellement il avait mal.» Le vétérinaire l’a placé sous perfusion et lui a donné un médicament qui l’a sauvé. «Mais il a frôlé la mort» poursuit sa patronne.
Une année exceptionnelle
Roger Aeberhard, herpétologue à Eschlikon (TG), confirme que l’été 2015 aura été propice à la croissance des serpents. Il confie avoir reçu dix fois plus de demandes d’information sur les couleuvres notamment que durant une saison normale. Avec la chaleur, les serpents sont sortis plus tôt et ont réduit leur activité plus tard, se calquant sur l'activité humaine et ont donc été plus souvent rencontrés par les humains.
Bien s'équiper
Le spécialiste des serpents conseille aux promeneurs d’être prudent ces prochaines semaines et de porter des chaussures et des chaussettes. En cas de morsure, il faut consulter au plus vite un médecin. Bien que ces attaques ne soient généralement pas mortelles pour les adultes, une morsure peut avoir des conséquences funestes pour des enfants. Le problème c’est que peu de gens savent s’ils sont allergiques au venin des serpents. Même conseil aux cueilleurs de champignons ou de petits fruits. Dès qu’on sort des sentiers battus, le risque de tomber nez à nez avec un serpent est grand poursuit-il. 
(jeb/jbm)



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